Des hiéroglyphes aux pyramides en passant par Cléopâtre et Toutankhamon, l’Égypte antique fascine le monde moderne depuis toujours. Les bijoux de l’Égypte antique n’échappent pas à la règle.
LES PREMIERS BIJOUX EGYPTIENS
Les Egyptiens ne connaissaient pas encore l’or, le diamant et les pierres précieuses mais ils savaient utiliser des matériaux comme l’électrum, un mélange d’or et d’argent.
Ils travaillaient par ailleurs les pierres fines comme les agates, les topazes, la turquoise, le lapis lazuli et le corail.
Plus tardivement, vers 2500 /2000 avant notre ère, ils commencèrent à travailler l’or et l’argent qu’ils importaient de Lybie.
LES FONCTIONS DES BIJOUX EGYPTIENS
En dehors de leurs propriétés décoratives, les bijoux étaient utilisés par les hommes et les femmes comme un indicateur de la classe sociale du porteur.
En outre, ils représentaient une protection contre toutes sortes de menaces (la mort, les maladies, les animaux sauvages…). Ainsi, le culte du bijou était étendu aux hommes et aux femmes de tous milieux sociaux, ainsi qu’aux enfants. Même les morts en étaient munis dans le but de leur faciliter le passage vers l’au-delà.
LES SYMBOLES RECURRENTS DES BIJOUX EGYPTIENS
Les bijoux de l’Égypte ancienne étaient empreints de symbolisme et on retrouvait fréquemment sur ces objets des motifs chargés de sens. Il s’agissait de motifs mythologiques ou des représentations d’animaux censés offrir une nouvelle dimension à l’objet fabriqué. Entre autres exemples de motifs les plus connus, on peut citer :
- Le scarabée (symbole de vie et de résurrection aussi associé au dieu solaire) ;
- Le cobra femelle encore appelé uræus (gage de protection du pharaon) ;
- Le vautour féminin (représentation de la déesse Nékhbet, protectrice du pharaon) ;
- La croix d’Ânkh représentant la vie
EGYPTOMANIE, OU L’ENGOUEMENT EUROPEEN POUR L’ESTHETIQUE EGYPTIENNE
En Europe, la campagne de Napoléon en Egypte en 1787 et son retour en France vont marquer un regain d’intérêt pour l’Egypte antique. Rapidement, des objets, des bijoux, des monuments et des livres se consacrèrent à l’ »Egyptomanie » à Paris et dans le reste de la France. On pense notamment à la Fontaine du Palmier sur la place du Châtelet, ordonnée par Napoléon en 1806. Le quartier de la petite Egypte dans le 2ème arrondissement de Paris recèle également de références égyptiennes (Rue du Nil, Place et passage du Caire, rue d’Aboukir).
Ce style, que l’on retrouve encore dans l’architecture, a également inspiré de nombreux bijoutiers. Leurs pièces évoquaient alors des trésors exhumés des tombes royales égyptiennes, ornés de motifs symboliques tels que le scarabée.
Un des premiers bijoux Français à l’effigie de l’insecte royal appartenait à Napoléon. En effet, ce dernier étant superstitieux, il portait sur sa personne un porte-bonheur en forme de scarabée ramené d’Egypte. Il fit ensuite tailler le scarabée ci-contre dans le boulet de canon qui avait tué son cheval à la bataille de Dresde. Enfin, il fit monter ce dernier sur un fil d’or rose pour l’offrir à sa maitresse Marie Walewska (la bague appartient toujours à l’un de ses descendants.)
LE STYLE EGYPTIEN JUSQU’A NOS JOURS
Le mouvement s’accélère, notamment avec l’atelier Castellani et la Maison Boucheron, ou Lalique (voir ci-dessous).
Encore récemment, en 2018, l’Egypte ancienne inspirait la dernière collection de Karl Lagerfeld pour le défilé Métiers d’Arts de Chanel.
Une source intarissable pour l’imaginaire des artistes de tout bord depuis des siècles, l’Egypte ancienne ne cessera de nous fasciner.