Utilisée dès le IVe millénaire avant notre ère, notamment par les Égyptiens, la fritte — aussi appelée faïence égyptienne — est l’un des premiers matériaux synthétiques de l’histoire. Très prisée pour ses couleurs éclatantes, en particulier le bleu turquoise emblématique, elle servait à fabriquer des bijoux, des amulettes, des statuettes funéraires et des éléments décoratifs.
Sur le plan chimique, la fritte est un matériau à base de silice (SiO₂), combinée à des sels alcalins (souvent du natron ou de la soude) et à divers oxydes métalliques qui lui confèrent ses teintes (cuivre pour le bleu, fer pour le vert, manganèse pour le noir). Lors de la cuisson, une partie des sels migre naturellement vers la surface, formant une glaçure auto-générée : une fine couche vitreuse qui donne à la fritte son aspect brillant sans qu’un émaillage externe soit nécessaire.
Sa structure poreuse en fait un matériau relativement léger, mais également fragile. La fritte se distingue ainsi par sa beauté colorée, sa brillance naturelle, et par sa composition chimique ingénieuse, témoignage du savoir-faire technique des civilisations anciennes.