Si de tout temps ils ont fasciné et contribué à façonner l’Histoire, c’est à l’ère victorienne que les bijoux du Royaume-Uni ont connu leur plus grande popularité.
Impératrice des Indes, reine de Grande-Bretagne et d’Irlande, Victoria exerça une influence majeure sur la société, entre autres par son goût prononcé en matière de bijoux.

La jeune Reine Victoria, 1842

La reine Victoria règnera sur le l’Empire britannique pendant 64 ans, de 1837 à 1901. Ce long règne de l’histoire impériale anglaise se divise communément en trois périodes d’une vingtaine d’années chacune :

PREMIERE ERE (1840-1860)

Appelée période romantique, est caractérisée par la reproduction des bijoux rappelant le style gothique et la Renaissance. Il est à noter qu’à partir de 1850, la grande bourgeoisie Anglaise commença à rapporter des bijoux d’Inde et du Japon. Ces bijoux exotiques nourrirent largement l’inspiration des joailliers britanniques.

DEUXIEME PERIODE (1869-1880)

Appelée Grande période, est célèbre pour les pièces ostentatoires serties de perles et de diamants d’Afrique du Sud.

TROISIEME PERIODE (1880 jusqu’en 1900)

Appelée période esthétique, elle se caractérise par des pièces plus petites. On voit alors apparaître une fabrication de masse des bijoux en argent et des bijoux fantaisie devenus si populaires par la suite.

LES PIERRES VICTORIENNES POPULAIRES 

La turquoise est la pierre de prédilection de la reine. Lors de son mariage en 1840 avec le prince Albert, elle offre en cadeau à chacune de ses dames de compagnie une bague toute particulière. Cette dernière représente son portrait peint à la main, entouré de turquoises taillées en cabochon. Elle contribuera également à rendre sa popularité à l’opale importée d’Australie (colonie britannique), notamment en offrant à sa famille des bijoux ornés de cette pierre. L’opale était en effet devenue impopulaire suite à la publication d’une nouvelle de Sir Walter Scott. Dans cette dernière, le personnage principal était voué à un sort malchanceux du fait de cette pierre.

LA TENDANCE DES BIJOUX DE DEUIL

À la mort du prince Albert, en 1861, la reine Victoria alors âgée de seulement 42 ans, popularise les bijoux de deuil. Ces derniers mettent le noir et le blanc à l’honneur par l’usage de pierres dans ces tonalités. Ainsi, le noir du jai, de l’onyx et de la marcassite contraste avec le blanc des diamants et des perles symbolisant les larmes.

Par ailleurs, un certain type de bijou de deuil se développe en Angleterre: au décès d’une personne qui leur est chère. Les femmes portent une broche, souvent formée à l’avant d’un myosotis (au nom anglais bien choisi « forget-me-not »). Ils cascadent autour de roses, la fleur préférée de la reine Victoria. A l’arrière s’entrecroisaient artistiquement des cheveux   de l’être aimé et du survivant. Cette mode très populaire en France amena certaines femmes à vendre une partie de leur chevelure afin qu’elle soit tressée et travaillée de façon à en faire des bijoux.

LES MOTIFS POPULAIRES DE L’ERE VICTORIENNE

Les motifs les plus courants dans la composition des bijoux victoriens étaient les suivants:

  • Animaux: serpents et cygnes,
  • Les motifs sentimentaux: cœurs, mains, anges, trèfle à quatre feuilles, 
  • Les motifs astraux : étoiles, croissants,
  • Les motifs religieux : monogrammes, la couronne, la croix, effigies de souverains.

Pour ce qui est des métaux de choix, au milieu des années 1800, les bijoux « de jour » étaient en argent et les bijoux « de soir» en or blanc ou jaune, de 9 à 22 carats.

Les bijoux de Grande-Bretagne ont acquit leur renommée grâce à l’ère victorienne. Cette période représente sans conteste l’apogée de la puissance politique, culturelle et économique de l’Empire.

LE DEBUT D’UNE NOUVELLE ERE

Mais bientôt,  l’industrialisation s’accélère dans tous les domaines. L’éclairage électrique remplace les lampes à l’huile et on annonce l’Exposition universelle de Paris pour 1900. Les artistes, précurseurs et visionnaires, s’orientent alors vers le style Art Nouveau qui prendra différent noms à travers le monde.

Peu après (en 1901), Édouard VII succèdera à Victoria, en Grande-Bretagne. C’est un vent de changement qui balaie tout l’univers occidental.