Appelées larmes d’Aphrodite en référence à la déesse de l’amour, les perles fascinent depuis l’Antiquité. Pierre de naissance du mois de Juin, cette gemme d’origine organique constitue une parfaite déclaration d’amour sans être une pierre d’engagement comme le diamant.

ORIGINES DU MOT PERLE

Le mot « perle » vient du latin perna (cuisse et coquillage) et ferait référence à la forme de certaines moules perlières. Toutefois, l’usage de ce terme pour désigner la gemme nacrée est récent.

Jusqu’au XIIème siècle, ont désignait la bille précieuse par leur nom grec et latin : margarita. En anglais, le terme « union » était également utilisé pour décrire une large perle.

HISTOIRE DE LA PERLE

Les premiers écrits faisant référence à la gemme de juin viennent de Chine et remontent à 2300 avant J.-C. Des textes venant d’Inde et d’Égypte évoquent également cette bille de nacre, décrite comme une gemme magnifique et souvent sacrée.

En Occident, c’est Alexandre Le Grand, qui popularisa la perle en tant qu’ornement lors de sa conquête de l’Orient -334 à -325. Dans la Rome Antique, elle était considérée comme un symbole de richesse et de pouvoir, réservée aux plus hauts rangs de la société. La tradition voulait que les riches familles romaines achètent une à deux perles par an pour leur fille afin que ces dernières héritent d’une rivière de perles à leur majorité.

Pour le peuple arabe, tout comme les Perses et les Assyriens bien auparavant, les larmes d’Aphrodite furent également découvertes grâce à leur abondance dans les huîtres du golfe Persique. Prisées pour leur beauté et leur reflets chatoyants, elles servaient également à décorer les bijoux.

FORMATION DE LA PERLE 

Ces gemmes de nacre se forment par une réaction des mollusques (huîtres) pour combattre les infections. Lors de l’introduction d’un objet irritant – par exemple un morceau de corail ou un parasite – dans le tissu tendre des mollusques, un mécanisme de défense naturel se déclenche. Le corps étranger est alors enveloppé d’un mélange de carbonate de calcium – plus connu sous le nom de « nacre », jusqu’à former une perle. Le terme « nacre » nous vient du mot arabe naqqarah signifiant « coquille ».

Du fait de sa formation naturelle et aléatoire, la perle traversa les siècles en restant très rare et précieuse, jusqu’à ce que les Japonais découvrent un moyen de produire ces billes précieuses de manière systématique. C’est la naissance de la culture de la perle au milieu du XXe siècle grâce à Kokichi Mikimoto.

PRINCIPAUX PRODUCTEURS DE PERLES

On distingue principalement quatre types de cette gemme, chacune ayant son origine : les perles de culture ou perles d’eau douce, les perles des mers du Sud, les perles de Tahiti et les perles d’Akoya.

LES PERLES DE CULTURE

Elles sont produites par une variété d’eau douce qui produit des perles en abondance, de formes et de couleurs variées. Grâce à ce procédé, une huître peut produire jusqu’à 50 perles. Entièrement constituées de nacre, les billes nacrées ainsi produites sont très lumineuses et colorées et le plus souvent de forme baroque. Néanmoins, les huîtres élevées en eau douce en Chine peuvent recevoir un corps étranger sphérique, permettant ainsi de produire des perles rondes d’un diamètre allant jusqu’à 14 millimètres.

LES PERLES DES MERS DU SUD

Aussi appelées Pinctada maxima, elles sont cultivées en Australie, en Indonésie et aux Philippines. Les huîtres qui les produisent sont réputées pour donner des perles blanches, argentées et dorées. Il faut généralement 2 à 6 ans pour former une perle de cette variété. Bien qu’il ne soit possible d’implanter qu’un seul corps étranger par hôte (ou nucléus) il est possible de les implanter plusieurs fois à la suite. Elles peuvent ensuite être replacées dans la nature afin de se reproduire. Les perles des mers du Sud font partie des spécimens qui produisent les tailles les plus imposantes, d’un diamètre allant de 16 millimètres jusqu’à 20 millimètres de diamètre.

LES PERLES DE TAHITI

Tenant son nom de l’île tropicale de Polynésie française, la perle de Tahiti (Pinctada margaritifera) est indubitablement la plus convoitée de toutes les perles. Pourtant, ce n’est qu’en 1845 que les Européens la découvrirent. Ce succès s’explique d’abord par le contraste marqué entre sa couleur de base grise, argentée ou noire, et ses reflets (ou orient) colorés. Ces dernières peuvent en effet présent des reflets bleus, vert « aile de mouche », rose « aubergine » ou violette. Les orients de gemmes de Tahiti les plus rares et par conséquent les plus convoités sont l’orient « paon », reconnaissable à sa teinte vert-rose, et le violet pur. Il faut généralement 4 à 5 ans pour former une perle de Tahiti.
Comme les perles des mers du Sud, les huîtres de Tahiti ne peuvent recevoir qu’un seul nucléus par hôte ; en revanche elles peuvent également recevoir un implant plusieurs fois avant d’être replacées dans la nature. Les perles de Tahiti font partie des plus gros spécimens avec un diamètre de 8 à 16 millimètres.

LES PERLES AKOYA

Aussi nommées Pinctada fucata martensi, elles tirent leur nom du mot japonais pour « huîtres perlières marines » (akoya-gai). Du fait de la pollution de l’habitat d’origine de ces huîtres, les perles Akoya sont aujourd’hui cultivées en Chine, à Tahiti et au Vietnam. Habituellement, la croissance des perles Akoya s’étend sur une période de 8 mois à 2 ans. Ces dernières peuvent accueillir jusqu’à 5 nucléi sphériques et leur diamètre dépasse rarement 9 millimètres. Environ une huître Akoya sur cinq produit des perles. Seule une faible proportion de ces billes nacrées est d’une « qualité gemme ».

 

ENTRETIEN DE LA PERLE

Composées de 2% d’eau, les larmes d’Aphrodite ont besoin d’humidité pour conserver leur beauté. L’humidité naturelle de la peau est donc parfaite pour leur entretien et il convient de les porter régulièrement. Pour préserver leur éclat, il est également nécessaire de les exposer régulièrement à la lumière.

En revanche, le contact avec les acides et les produits chimiques est à proscrire. Il faudra donc les maintenir loin du parfum, des produits cosmétiques, de la sueur et de l’eau chlorée.

Pour les nettoyer, il suffit d’utiliser un chiffon doux ou une serviette éponge légèrement humide.

 SYMBOLISME DES PERLES

De l’Antiquité à l’époque moderne, la gemme de nacre a symbolisé la beauté parfaite et pure, l’amour en plénitude, l’innocence et l’humilité.
L’hindouisme a employé l’image de ces billes lumineuses dans ses textes sacrés dès l’an 1000 av. J.-C. Le bouddhisme chinois inclut les perles parmi les huit objets précieux dans son iconographie. Les cultes mystérieux des temps gréco-romains, qui ont atteint leur zénith au IIIe siècle, ont aussi trouvé une signification spéciale aux perles. Les premiers chrétiens considéraient ces gemmes comme un puissant symbole de pureté, de foi et de la naissance sacrée du Christ.
L’abondance perlière de l’Inde et de la Perse fit de cette gemme un objet convoité dans les collections bijoutières de la noblesse.
En Occident, la naissance de la gemme est associée à celle de Vénus. Cette légende fait l’objet de l’œuvre célèbre « La naissance de Vénus . par Botticelli (1486).

La perle de Tahiti a également donné lieu à des légendes. Les mythes de Polynésie veulent ainsi que le dieu de la fertilité et de la paix, Oro, ait voyagé sur un arc-en-ciel pour visiter la terre. Il aurait apporté une huître magique contenant une magnifique perle noire. Pour symboliser son amour éternel à la princesse Bora Bora, Oro lui fit don de cette perle magique.

En outre, les noces de perles sont associées à 30 ans de mariage.